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    Des hommes, des femmes, des enfants sont massacrés et il faudrait se taire ! Des populations sont parqués dans des ghettos, et il faudrait se taire ! Des paysans sont privés de leurs terres, de leur eau, et il faudrait se taire ! JAMAIS ! Lire la suite de cette entrée »

    Israel, le pays des hommes heureux.

    Quel autre pays de ce vaste monde peut se prévaloir de calme et de sérénité, que celui d’Israël ? De la fière Albion aux nations du soleil oriental, ce ne sont que révoltes et voitures qui brûlent. Ce ne sont que bruits de fureurs et cliquetis d’armes, lorsque la contestation en Israel est dans la douceur des dattes.

    Comment ce monde peut il être aussi aveugle et ne pas reconnaître l’exemplaire qualité, le modèle d’Israel ? Par jalousie, évidement, tant ces autres sont incapables de parvenir à la qualité juive.

    Pourquoi ne comprennent-ils pas notre intelligence exceptionnelle et ne reproduisent-ils pas nos recettes sagement éprouvées ? Il suffirait de quelques murs et chek point, d’un ennemi extérieur pour souder un peuple, assassiner un dirigeant politique coupable de reconnaître le droit à l’existence d’un peuple différent, mépriser le droit international et l’appel des nations du monde à reconnaître un pays et surtout, surtout, ethniciser la nation, en faire un pays de race sinon pure du moins dominante.

    Comment le monde refuse t il de voir et de comprendre l’extraordinaire modernisme du gouvernement israélien, Nethan et Libermann ?

    Nos dictons ne sont plus adaptés, l’homme heureux est le nationaliste. En ces temps de crise, il faut le faire savoir.

    De : miriam gelbach
    À : ‘Francoise Blumenthal’ francoise.moatti, ‘Alexandre EVRARD’ ‘Guilaine Bonnet’ ; ‘Rachel FRANCO’ ; ‘SERGE’ ; ‘sergedray’
    Envoyé le : Samedi 13 Août 2011 15h34
    Objet : FW: Israel,l’anomalie

    From: Haya Adam [mailto:hayadam@zahav.net.il]
    Sent: ו 12 אוגוסט 2011 08:02
    To: Undisclosed-Recipient:;
    Subject: Israel ,l’anomalie

    Israël, l’anomalie humour noir
    Pas de morts pendant les manifs ? Pas d’émeutes urbaines ? Israël estune anomalie au Moyen-Orient et parmi les nations.

    Dans les autres pays du Moyen-Orient, quand les foules manifestent dans la rue contre leur État, leur État les massacre.

    Telle est la norme, telle est la normalité de la région.

    Quand des centaines de milliers d’Israéliens manifestent contre leur gouvernement et contre leur classe politique, comment leur État réagit-il ?
    Eh bien la vérité oblige à reconnaître qu’il fait tout pour se distinguer des autres États de la région.
    Au risque, inévitable, de les humilier.

    C’est en vain que certains des meilleurs amis d’Israël lui expliquent depuis des décennies qu’il lui faudrait s’adapter à la région, qu’il devrait se levantiniser, pour se rendre un peu moins intolérable à ses voisins, c’est peine perdue.

    Se rendre acceptable ?

    Il ne saurait en être question tant qu’on n’aura pas répondu à la question première « Qu’est-ce que les Juifs ont à voir avec Jérusalem? »

    Mais si Israël n’est pas à sa place là-bas, il n’a pas non plus sa place dans le concert des pays développés.

    Un commentateur des violences qui se déroulent en ce moment en Grande Bretagne fait justement remarquer que « toutes les grandes villes du monde produisent ces mêmes désordres ». Là encore, Jérusalem et Tel-Aviv apportent la preuve négative et éclatante qu’elles ne font pas partie des grandes villes du monde.

    Cette manie juive de se singulariser partout et toujours atteste d’une arrogance sans pareille.

    Elle apporte la confirmation qu’on a raison de s’indigner contre le soi-disant État d’Israël du soi-disant peuple juif.

    « Nous sommes parties d’intuitions et d’analyses partielles » (377), « Nous mesurons nos propres difficultés à passer de nos intuitions à de nouvelles propositions et initiatives politiques » (382) Concluent le projet de résolution. Comment, avec ce constat, ne pas interroger nos « intuitions » ? (Interroger n’est pas renier !) Le document nous fonde sur le concept d’émancipation . Émancipation des oppressions de l’individu (57 à 62), émancipation de ses consommations (102). Comment être contre ? Comment se satisfaire d’être pour ? Lire la suite de cette entrée »
    C’est pour un des votre, un des notre, que m’est venu le sentiment que je devais absolument faire appel à vous. C’est pour Stéphane Hessel. Lire la suite de cette entrée »

    Pour que mes amis puissent rencontrer mes camarades !

    J’ai des amis, plein d’amis, même inconnus de moi. Ces amis, je les connais par delà leurs identités : ils sont pleins de révoltes, de questionnements. C’est bien pour cela que je les apprécie, que je me permets de me les attribuer pour amis.

    Je les croise souvent. Nous nous croisons, quelques fois âprement, dans des débats sur la vie et la société. Une même quête de vie alternative nous attire dans ces rencontres. Nous nous retrouvons, plus proches, dans des manifestations altermondialistes. Et puis, il y a les fêtes. Au-delà des fêtes institutionnalisées et marchandisées, des particularités se sont bâties. Des fêtes sont nées, enfreignant les normes et la bien séance. C’est important les fêtes ! Depuis Gargantua on en connaît la dimension libératrice, la charge contestataire. Le plaisir s’y frotte à l’interdit. C’est dans une quête du plaisir que des amis osent sortir des sentiers battus, rechercher des possibles, des utopies à atteindre.

    Comme la classe ouvrière, d’hier, de mon père et de mon enfance, des retrouvailles rituelles se sont instituées. La manif du 1er mai a perdu de sa superbe, trop perçue comme une grande messe, pour laisser place à la gay pride… rendez-vous de centaines de milliers de jeunes. La défense des libertés altersexuelles devient une manifestation massive de rébellion à l’ordre dominant. Ainsi changent les temps, surprenant les formes et les institutions. Ainsi œuvre la contradiction dialectique de grand-père Marx.

    Et puis, j’ai des camarades, que j’aime bien aussi. Pour eux-mêmes, parce que je sais comme ils sont sincères, honnêtes, décidés et allergiques à nombre de dogmes dominants.

    Je les apprécie aussi pour ce qu’ils apportent collectivement. Ensemble, ils préservent un héritage appelé Parti Communiste Français. Il faut dire la force collective représentée par le Parti Communiste. Savoir-faire, savoir se solidariser, savoir agir ensemble, c’est important lorsqu’on est privé de la force de l’argent et du statut social.

    Une sacrée histoire !

    J’y suis affectivement attaché à cet héritage. Quels que soient les actes abominables commis chaque fois que le pouvoir a été atteint. Quel que soit ces tristes réalités, le Communisme a été mon rêve. Un rêve sur lequel je me construis, fait de solidarités et de résistances. En ce lieu a pris force mon choix d’insoumission, mon exigence d’être moi-même, choisissant librement mon destin, ce que je juge être mon bonheur, ce que je décide de léguer à mon fils.

    Je suis sentimentalement attaché à cette histoire communiste et je veux offrir cette originalité à mon fils. Je rêve ce qu’il y a de mieux pour lui, c’est-à-dire la liberté de conscience face à l’oppression des normes dominantes.

    Aujourd’hui, il est d’usage de n’évoquer que la dimension atroce. Par un « malheur au perdant », tout le reste est gommé… Il faut briser l’espoir pour mieux soumettre l’avenir, pour mieux dompter l’humain qui est en nous !

    Voilà, j’ai parlé de libération, de dignité participant du communisme. Mais si mes amis de révolte ne rencontrent pas mes camarades, c’est qu’il y a autre chose. Autre chose qu’il faudra bien se décider à affronter.

    J’entends déjà les exclamations : « je n’ai jamais chassé personne », « ils peuvent venir », « ma porte est ouverte »… Des mots, des mots, des slogans sans réflexion, sûr d’eux-mêmes.

    La pratique communiste souffre, aujourd’hui, d’un renfermement sur elle-même. Les certitudes sont étayées d’un vocabulaire dogmatique inaudible par la jeunesse d’aujourd’hui, par les révoltés les plus engagés. Nous, enfin, notre Parti a été bien médiocre face aux questionnements de la société sur la condition féminine, sur l’écologie. Nous sommes bien mal parti sur la question sécuritaire.

    Le parti communiste a été grand tant qu’il a su être à la pointe des réflexions de son époque. Nous n’avons pas à rougir de ces temps où l’engagement communiste rimait avec refus des électrochocs pour les aliénés, action en faveur de l’accouchement sans douleur, pratique sportive populaire… Bien d’autres thèmes encore, et tout cela avec des idées à la pointe de l’époque progressiste.

    Où se trouve, aujourd’hui, de tels débats. Cette mutation se réappropriant l’utopie, où trouve-t-elle corps ? Nous nous battons pour quelle vie, pour quels plaisirs ? Privés de ces repères identitaires, quel sens peuvent prendre nos contestations, nos participations aux pouvoirs ?

    Notre monde va si mal, il suffirait de si peu pour que nous reprenions l’initiative. Mais ce « si peu » est tellement en contradiction avec les certitudes qui habitent notre Parti !

    En être ou ne plus être

    Réflexions d’après Larzac

    Comprendre ce rassemblement.

    Il est nécessaire de bien mesurer la portée de l’événement Larzac 2003.

    Il s’agit d’une gigantesque réussite, d’autant que l’essentiel des présents était originaire des départements limitrophes (beaucoup du Puy de Dôme, du Var), les parigots étant noyés dans la masse. Il faut également bien mesurer la faiblesse de la campagne d’information-incitation. Pour comparer, Millau était d’avantage couvert d’affiches pour la Fête de l’Huma à Paris que d’informations pour ce rassemblement à 2 pas. Ce qui ne facilitait pas la venue d’un Val d’Oisien !

    A cette immense fréquentation s’adjoint un facteur qualitatif : une puissante exigence politique, une ferme détermination. Jusque dans le comportement individuel s’exprimait une vision de la vie collective, un respect d’autrui. Cette attitude était prolongée devant les spectacles par un soutien aux paroles revendicatives et militantes. Des dizaines de discours ont trouvé écho. Les chanteurs assumaient clairement leur engagement. 200 000, 300 000 sur ces bases, massivement la jeunesse, cela représente la concrétisation d’une poussée politique exceptionnelle et structurante.

    Un dernier phénomène doit être souligné, il s’agit du rapport aux formations politiques présentes. Celles-ci étaient nombreuses : des écologistes (étonnements effacés) aux groupes d’extrême gauche, en passant par les alternatifs, le PS, l’ex MDC, la LCR et bien sûr le Parti Communiste. A cela s’ajoute la venue d’associations locales citoyennes. Le rapport aux militants représentant cette multiplicité a été étonnante et vraiment nouvelle. Le Parti Socialiste a certes du faire face à une tempête critique, à l’étiquette « gauche caviar », mais sans agressivité physique malgré le regrettable incident hyper minoritaire.

    Ce climat d’ouverture était éloquent au débat organisé par « les amis du journal l’Humanité ». Malgré une nombreuse méconnaissance de l’existence du journal, c’est avec une franche sympathie que le quotidien a été accueilli. Pour l’occasion, c’est un millier d’exemplaires qui ont été diffusés ! Jacques Ralite, présent à la tribune, a vu ses propositions plus que bien partagées. Parmi celle-ci, son appel au souci de voir que le développement de la différence de chacun ne mène pas à l’indifférence aux autres. Il a été ovationné.

    Cette attente d’un « commun » rebelle est essentiel et est si partagée que le négliger mettra dans l’impuissance de s’inscrire dans l’avenir.

    Une étape dans un mouvement de fond de la société.

    Le rassemblement du Larzac ne constitue ni un début, ni une fin. Depuis les mouvements sociaux de 1995, le pays est traversé d’une exigence nouvelle. Si les communistes italiens avaient diagnostiqué (dans les années 70 – 80) la fin de « la force propulsive de la révolution soviétique », aujourd’hui, nous vivons la fin de la « force propulsive » de l’idéal libéral. Depuis 95, nous vivons une expression sociale et politique qui s’enracine. Le Larzac est à percevoir dans cette émergence neuve, dans cette nouvelle étape de la vie politique.

    Les peuples du monde sont « travaillés » par une attente politique nouvelle, généralisée et impétueuse. Grand-père Marx n’aurait pas manqué de parler d’un nouvel « assaut vers le ciel ». Cette clameur pour « d’autres mondes possibles » ne porte pas une autre signification. Sa puissance est de nature à contester la suprématie capitaliste, à faire émerger des comportements s’émancipant

    Cette nouvelle situation génère de nouvelles pratiques politiques, de nouveaux engagements. Face à ce bouleversement, les partis politiques et les organisations se trouvent bousculées. Nul ne possède la légitimité de représentation de ce courant d’idées. Ceci génère un éparpillement des expressions électorales, une grande volatilité, une tendance à l’abstention. Ces questionnements de la jeunesse peuvent également affaiblir les mouvements sociaux. Il en fut ainsi de la résistance de mai-juin. Nombre de participants du Larzac ont exprimé tout à la fois leur sympathie envers les manifestants, et leur réticence à soutenir une revendication qu’ils perçoivent comme une défense d’un passé « productiviste » qu’ils ne vénèrent guère.

    Devant nos yeux se déroule ainsi une attente rebelle, déterminée à ne pas s’en laisser compter, ni par le capitalisme-libéralisme, ni par un sauveur suprême. Il revêt une démarche  multiforme. Nous vivons un de ces moments de recherche, de tâtonnement

    Répondre à cette vive attente constitue la question cruciale de cette phase historique. Il nous faut participer de façon dynamique, créative et originale au rassemblement politique de cette contestation altermondialiste. Contribuer à cette construction c’est tout à la fois se rendre utile pour le peuple dont nous sommes issus et retrouver la fécondité du mouvement communiste. Regagner de l’espace politique, une reconnaissance, de l’avenir passe par là. Tel est le message du Larzac 2003 !

    Tous les facteurs de la Bérézina étaient connus et exprimés avant l’échéance. Présenter ces facteurs comme des excuses constitue une supercherie. Nous connaissions les éléments du piège, et nous devions les déjouer par une stratégie en intelligence avec cette réalité. C’est ce que nous avions élaboré lors de notre Congrès. En renonçant à garder pied dans la réalité, nous avons condamné le Pcf à crever.

    Le prix des derniers choix de notre parti est terrible pour notre peuple. Nous avons brisé le rassemblement, et le rapport de force, qui avait permis de tenir en échec le projet de Constitution Européenne. Son retour est aujourd’hui annoncé. Nous avons démoli le rassemblement autour de la défense du Service Public…

    2%, et même moins, cela a un sens. Le sens d’un Parti frappé d’inutilité. Le sens d’un Parti marqué du sceau de la malhonnêteté et de l’intérêt de chapelle. Les choix opérés ont coupé court au courant de sympathie, au courant d’adhésion, fraîchement reconquis.

    Dans ce contexte désastreux, se pose la question de l’avenir du communisme et de son engagement politique. J’ai la conviction de l’incapacité du Parti à créer sa survie. Je n’attends rien d’un Congrès de guerres intestines nombriliques. L’avenir, la renaissance, ne peut émerger que de l’engagement sans attendre de tous les communistes dans la reprise du rassemblement anti libéral. Notre avenir est dans notre utilité partagée, pour tous.

    En 2 mots, je veux souligner les capacités du moment à se positionner au centre d’un rassemblement anti Sarkosy. Mon expérience du jour m’a montré l’énorme potentiel de cet axe négligé par le PS et attendu par une part importante de la population.

    Serge Grossvak nov 2007

    Serge Grossvak

    44 rue Carnot

    95410 Groslay

    serge_grossvak@yahoo.fr

    FNDIRP

    10 rue Leroux

    75116 Paris

    Union des Déportés d’Auschwitz

    39bd Beaumarchais

    75003 Paris

    Mémorial de Drancy

    M. R. Chemouni

    13 rue Arthur Fontaine

    Cité de la Muette

    93 Drancy

    Groslay, le 7 novembre 2010

    Mesdames, Messieurs,

    Vous avez marqué mon enfance, mais je n’aurais jamais pensé vous écrire. Vous avez ampli ma jeunesse comme un antidote à l’ombre angoissante des camps de la mort posée sur ma famille juive. Et j’ai entendu votre serment de « ne jamais laisser renaître la bête immonde », « plus jamais ça ».

    Aujourd’hui, bien des années plus tard, sans doute aspirez vous à la sérénité. Mais je suis au désespoir tant j’ai le sentiment d’assister à une descente toujours plus bas vers l’odieux, vers ces portes de l’immonde. J’ose vous écrire pour que votre clameur jette un stop, réveille les consciences.

    C’est pour un des votre, un des notre, que m’est venu le sentiment que je devais absolument faire appel à vous. C’est pour Stéphane Hessel. Comment aurait on pu imaginer que cet homme, rescapé de Buchenwald, co rédacteur de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, cet homme des votre et de sagesse est aujourd’hui menacé. Menacé en justice ! Menacé « de lui casser la tête » ! Pas par un vulgaire paumé entre deux vapeurs d’alcool, non, par des notables, par des intellectuels, par des avocats !  Par leur qualité, les auteurs de ces bassesses donnent à voir jusqu’où se sont enfoncées les nauséeuses idées.

    Stéphane Hessel antisémite ! Il ne faisait, comme moi, qu’appeler à l’action, au boycott pour dénoncer une politique que nous jugeons criminelle. Derrière cet homme, ce sont 80 procès qui déjà menacent. Des procès pour faire taire, pour interdire de dénoncer le crime qui se perpétue au Moyen Orient. Des procès totalitaires pour réduire au silence.

    Ce silence, ne l’ont-ils pas déjà en partie obtenu par la lâche démission du monde qui renonce à son devoir de justice. Il y a deux ans, 1 gazaoui sur 1000 mourrait sous les bombes, 5 sur 1000 étaient blessés et ne pouvaient pas même bénéficier d’hôpitaux équipés parce que sous embargo. Les enquêtes internationales, officielles, ont révélé des « crimes de guerre, voir contre l’humanité » et pas même un tribunal pour donner suite. Des enquêtes qui révèlent un blocus générant faim, maltraitance avec risques humanitaires… et un lourd silence pour toute suite.

    Comment pourrais je ne pas penser aux évocations par mes parents de ces ghettos en Pologne où régnait la faim, à leur reproche du silence et du manque de solidarité du peuple polonais ?

    Je sens s’étendre une volonté et une pratique de négation d’un peuple. Je sens s’étendre une politique de racialisation d’un état et de confiscation des biens terrestres d’un peuple. Je vois accéder aux plus hautes marches du pouvoir un homme appelant à la bombe atomique. Je vois la bête immonde étendre son ombre et menacer la planète d’effacer ses constructions pour faire reculer la guerre par le droit.

    Nous avons besoin de l’autorité de votre voix. Nous avons besoin que vous nous offriez un « ça suffit » pour que les sauvages qui menacent Stéphane Hessel soient dévoilés et empêchés de détruire, d’opprimer. Une révolte des consciences est nécessaire. J’ai appris avec bonheur qu’en Israël les députés de la Knesset passent chaque jour devant un mur réalisé par un artiste qui a décidé ce mois ci d’exprimer sa révolte et de se joindre à l’appel au boycott. Ces actes courageux se démultiplient, ils méritent le soutien de vos voix. Nous avons besoin de vos consciences et de votre promesse pour défendre la justice, la paix, la dignité humaine. Nous avons besoin de vos voix pour que prenne conscience une humanité que la radicalisation en cours porte en elle un chemin vers « la bête immonde ». Le mot de solidarité que vous aurez pour celui des votre qu’est Stéphane Hessel sera porteur d’avenir et de message de paix, parce que de justice et de respect.

    Avec l’immense remerciement d’un fils de déporté, juif, angoissé de voir comme l’oubli peut vite venir et la facilité pour que la barbarie renaisse.  Veuillez recevoir tout mon respect.

    Serge Grossvak

    Le Droit pour construire la Paix

    Mercredi avait lieu à Sarcelles, à la Maison des Jeunes, une soirée autour de la Palestine face à la déclaration des Droits de l’Homme. La venue à Sarcelles d’Hind Koury, déléguée Générale de la Palestine en France, constituait déjà un événement.

    2 associations juives s’était engagées pour contribuer à cet événement, à ce dialogue pour la Paix. L’UJFP et l’UJRE.

    L’assistance était nombreuse, émue, devant les descriptions de ce que vivent les palestiniens où cela tourne au calvaire. Un film reportage montrait l’indignité aux passages des « checks points ». Une situation où l’indignité et l’irrespect le dispute à une misère devenue innommable (la faim pour le plus grand nombre, l’enseignement sacrifié, la santé dévastée, l’électricité régulièrement coupée…) Une horreur d’un autre siècle !

    Devant un parterre nombreux, très majoritairement de souche musulmane, il a été important que soit exprimé une parole juive pour montrer solidarité, douleur et surtout qu’il ne s’agit pas d’un conflit religieux mais politique. Politique et donc qui aurait dû trouver ses voies d’apaisement par l’intelligence et le respect du Droit. Avoir connaissance de ce drame qui s’étend, est une profonde douleur pour les militants juifs de la Paix. Une douleur et une honte difficile à porter. Au nombreux auditoire d’origine musulmane qui était présent, il a été rappelé que les juifs de France ont eu un brillant passé de solidarité internationale, d’ouverture aux autres, tels ces résistants au nazisme. S’il est si difficile aujourd’hui de faire entendre cette voix humaniste, c’est que les organisations juives ont été abandonnées aux religieux qui ont évidement un rapport beaucoup plus dépendant d’Israël. Pourtant, les sentiments pacifistes et de refus de la démarche de conquête que poursuit l’État d’Israël rencontre une vaste critique. L’état prolongé de guerre fait naitre et s’étendre un doute.

    Demeure que ce questionnement a besoin d’entendre l’unique solution possible qui s’appuiera sur le Droit, sur les frontières décidées par l’ONU, dans un sentiment d’égal respect pour chacun.

    Nous devons relever, parmi les paroles d’Hind Khoury, son avis d’une nouvelle Nakba que vit le peuple palestinien avec cette misère destinée à chasser les habitants par épuisement et désespoir. Mais le désespoir est aussi le ferment de la haine et de la guerre.  Dans le silence, ou pire, de médias déniant les réalités de la Palestine.

    Serge Grossvak

    Boycotter sans confondre ! Ou l’honneur du boycott contre l’Etat d’Israel.

    Dialogue avec JEAN-PIERRE DUBOIS, Président de la Ligue des droits de l’homme (LDH).

    Il est de l’honneur d’un mouvement tel que le notre, engagé contre une barbare injustice, que d’être traversé de réflexions telles que celle du Président de la Ligue des droits de l’homme. Légitimement offusqués, blessés dans notre âme, nous pouvons être happés par la colère. Nous pouvons être gagnés par une rage faisant pendant de la sauvagerie guerrière de l’État d’Israël et nous pervertir dans des valeurs aussi veules que celles des conquérants et oppresseurs. Il est de notre honneur que t’écouter ces questionnements, et y porter réflexion.

    Mais je ne crois pas fondées les réticences présentées. Le boycott contre Israël assimilerait ce pays à ses colonies ? Il faudrait limiter notre action aux produits des colonies ? Mais qui est coupable de coloniser la Cisjordanie, ghettoïser Gaza, nier l’existence de la Palestine ? Sinon l’État d’Israël. C’est donc sur lui, coupable de crimes, que nous voulons agir et sanctionner. Nous condamnons la politique (actuelle) d’un État, non l’État lui-même dans son existence. Nous sommes clairs, et agissons pour la paix construite sur le droit, sur les résolutions de l’ONU. Une égalité de droits et de respect pour les deux nations. Ce sont « ces principes que nous avons en partage » et que nous mettons en œuvre dans nos actions BDS.

    « Parler ne suffit pas. » Je souscrits pleinement ! Mais qu’est-ce qu’agir ? S’en remettre à des organisations agissant en notre nom ne m’est pas satisfaisant. La force de notre initiative BDS est de permettre à chacun, individuellement ou collectivement, de mener l’action, de s’engager, d’adjoindre sa modeste force à d’autres pour peser jusqu’au point décisif. C’est cela l’engagement populaire, la voix des modestes. Notre nombre… Cela ressemble aux grèves.

    Je parle des grèves, comme miroir de notre BDS. Ce n’est pas un hasard. Une même forme de pensée s’y oppose. Les grévistes prennent en otage les « usagers », « le pays »… Boycotter Israël serait prendre en otage tous les habitants, y compris les courageux pacifistes. Voila, en étant du peuple nous sommes toujours dans la galère. Mais ici c’est pour notre dignité. Nous prenons, nous soutenons.

    Et puis, il y a cette question de la responsabilité collective et individuelle. Les israéliens sont ils responsables de leur gouvernements ? Et j’ajouterai, en tant que juif, les juifs sont ils coupables de leur soutien aveugle et inconditionnel de la politique israélienne. Je réponds oui. Sans hésiter oui ! Chaque peuple a ses moments glorieux, et d’autres que l’on voudrait ne pas voir exister. Là, nous sommes dans le crime. J’aurais préféré ne pas avoir cela dans mon identité. Aussi puissantes que soient les forces de haines, de conquête, ce sont les peuples qui fixent les limites de leurs gouvernants. Ce n’est pas « assimiler les peuples et leurs gouvernants » que de dévoiler la responsabilité de chacun. Je fais une grande différence : j’attends les tribunaux pour les gouvernants auteurs des massacres, mais la prise de conscience pour ceux qui les ont soutenus. Grande différence ! Mais absolution pour personne.

    Le droit commun de l’humanité au-dessus de la loi du plus fort est mon rêve, mon exigence. Il ne peut devenir réalité que chacun mis devant ses responsabilités. Nul ne peut collaborer à une oppression, lâchement laisser faire, sans en porter une part de responsabilité. Être un citoyen, c’est assumer ses actes, même petits, même trompé par une propagande. Des hommes souffrent de tromperies !

    Je boycotte, avec conviction et pour le liberté de tous.

    Serge Grossvak